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« Un investisseur parti en vacances fin juillet et revenu fin août aurait l’impression qu’il ne s’est rien passé dans l’intervalle. Mais ceux qui suivent les mouvements de marché au quotidien ou sont partis avec une semaine de décalage n’ont pas passé les mêmes vacances ! », constate Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac.
De fait, les performances des grands marchés mondiaux en août sont loin de refléter les mouvements d’un mois marqué par une mini-tempête financière suivie d’un solide rebond. Août se solde ainsi par une hausse de 2,3 % pour l’indice S&P 500 à Wall Street, tout près de son record et qui porte à 18,4 % sa progression depuis le début de l’année. A Paris, le CAC 40, brièvement tombé sous les 7 100 points le 6 août, a repris plus de 500 points en moins de quatre semaines et affiche de nouveau une performance 2024 positive.
Vite oubliée, donc, la tempête du 5 août, pourtant spectaculaire : une chute de 12 % de la Bourse de Tokyo, suivie de la pire séance depuis près de deux ans à Wall Street et d’une envolée de l’indice de volatilité Vix, surnommé « l’indice de la peur », au plus haut depuis mars 2020.
A l’origine de cet accès de faiblesse, la publication, le 2 août, de statistiques inférieures aux attentes sur l’emploi aux Etats-Unis. Une déception qui s’est conjuguée au débouclage massif de positions de « carry trade », une stratégie d’investissement très en vogue ces dernières années consistant à financer en yens, pour profiter des taux quasi-nuls de la Banque du Japon, des investissements plus rémunérateurs sur d’autres marchés. Un schéma gagnant remis en cause par l’annonce d’une hausse des taux japonais le 31 juillet.
Mais la tendance s’est vite retournée à la hausse, grâce à des indicateurs économiques américains rassurants et surtout au discours de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors de la réunion de banquiers centraux de Jackson Hole, dans le Wyoming.
En déclarant que « le moment est venu » d’infléchir la politique monétaire et que « l’inflation est sur le chemin durable d’un retour à 2 % », le patron de la Fed a ouvert clairement la voie à une baisse des taux d’intérêt, très probablement dès le 18 septembre à l’issue de la prochaine réunion de politique monétaire. Une perspective qui a permis à Wall Street d’inscrire de nouveaux records dans les jours qui ont suivi.
« On sort de l’été par le haut, avec un peu moins de craintes liées à l’inflation et un peu plus de certitudes sur le fait que les banques centrales sont prêtes à baisser les taux », résume Emmanuel Cau, responsable de la stratégie actions européenne de Barclays.
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